mercredi 27 juin 2007

France : la méthadone en gélule bientôt disponible

Alors que le trafic de buprénorphine fait régulièrement la manchette ces dernières semaines, les autorités sanitaires françaises semblent s’apprêter à prendre la courageuse décision d’autoriser l’utilisation de la méthadone sous forme de gélule, dans le cadre du traitement de la dépendance aux opioïdes.
Bien que tout à fait fondée sur le plan clinique, cette décision me semble en effet courageuse! Malgré le fait que l’utilisation de gélule de méthadone semble encadrée par plusieurs critères restrictifs, cette forme galénique présente toutefois des risques de détournement potentiels plus élevés que la méthadone sous forme de sirop.
Sur le plan clinique, l’utilisation de méthadone sous forme de gélule permettra vraisemblablement à des patients stabilisés, aptes à gérer leur médication, de recevoir leur traitement sous une forme dont la gestion sera moins contraignante, dont moins stigmatisante. Celle-ci permettra par ailleurs de contrecarrer certains effets indésirables de la méthadone sous forme de sirop.
Évidemment, les risques de détournement existent, mais tout semble avoir été fait pour les contrôler de façon optimale.
Accepter de prendre ces risques n’est-il pas nécessaire si l’on souhaite favoriser la rétention en traitement, à long terme, des personnes dépendantes des opioïdes ?

5 commentaires:

Anonyme a dit...

une nouvelle forme galéniques pour la métha en france c bien mais ils peuvent pas élargir la prescription a 28 jours en une seul fois je suis passé de 120 mg a 10 mg sa a pris du temps( environ 5 ans) mais la j'en pe plus d'aller a la pharmacie toute les semaines et au médecin tout les 15 jours

Anonyme a dit...

La méthadone en gélule ?? Ce n'est pas une révolution. Juste un petit ajustement.

Par contre, on attend toujours la mise à disposition de la méthadone en médecine générale. En effet, la méthadone est réservée aux centres "méthadone". Certains en usent et d'autres en abusent, en mettant des barrières infranchissables pour son usage.

Or, à ce jour, le maniement de cette drogue ne nécessite pas la prolongation ad vitam eternam de cette mesure.

Formons les MG, faisons les collaborer avec les dits centres, et autorisons les à prescrire la méthadone, au besoin avec un suivi des prescriptions.

Anonyme a dit...

La primo-prescription de méthadone doit être faite en centre,une fois le patient stabilisé et s'il le souhaite il peut très bien être pris en charge par un MG.

Anonyme a dit...

Cher Eric, l'éventualité et possibilités du détournement de la forme sèche de la méthadone est strictement identique à celle constatés avec la forme sirop. Trés longtemps le marché noir de la méthadone en France à été sinon niée, fortement minimisée par le secteur professionnel. Aujourd'hui les conditions de primoprescription concernent au delà des centre de soins spécialisés tout médecin exerçant en établissement de santé public ou privé. Les quelques restrictions de cette primo prescription en établissement de santé sont liés aux services de ratachement du médecin (exemple un médecin urgentiste n'a pas la possibilité de primo prescrire dans le cadre de son activité au sein du service des urgences). Les conditions de délivrance des deux galéniques étant identiques règle des 14 jours nous ne devrions pas constater d'augmentation particulière d'un marché noir de la méthadone qui reste infime. Asud Nîmes

Jef Favatier a dit...

Méthadone forme sèche quoi de neuf?
Il semblerait que l'échéance proche d'une mise à disposition de la galénique gélule de la méthadone soit source d'inquiétude pour quelques personnes dites autorisées. Voila donc le spectre du détournement par la voi injectable de retour y compris avec la forme sirop. Faut il rappeller que jusqu'à présent le détournement par injection de la méthadone sous sa forme sirop relève de la spéculation et que rien ne permet d'affirmer qu'une telle pratique est possible. L'association Asud Auto support et réduction des risques parmi les usagers et ex usagers de drogues ni aucun acteur de terrain qui se sont penchés sur cette question n'ont mis à jour de façon probante une éventuelle consommation détournée de la Méthadone par voi injectable. Que les cas étudiés (autopsiès) de surdoses malheureusement mortelles survenues aprés consommation de Méthadone n'ont pas plus démontré le phénomène. Avant de condamner l'arrivée de la Méthadone en gélule donnons nous la possibilité d'étudier avec raison le comportement des usagers qui en bénéficierons. Jef Favatier