mardi 18 mars 2008

ASUD se prononce sur la « fameuse cure miracle » du docteur Waissman

Quelle personne dépendante des opioïdes ayant expérimenté les affres du manque n’a pas rêvé d’une thérapie miraculeuse, permettant de se débarrasser facilement et durablement de sa dépendance?
Comme quelques autres, dans sa clinique israélienne, le Dr Waissman, propose une thérapie qui, en apparence, ressemble fort à cette solution miracle.
Bien que déraisonnablement chère, cette thérapie, proposant un sevrage rapide attire de plus en plus de monde, comme bien d'autres propositions comparables.
Afin d’aider les personnes intéressées à se forger un avis éclairé, l’équipe d’ASUD Paris, propose sur son site Internet, une réflexion étayée par des témoignages sur le sujet.
À lire absolument!

mercredi 12 mars 2008

L’Organe international de contrôle des stupéfiants blâme le Canada pour sa politique de réduction des méfaits

Le 5 mars 2008, l'Organe International de Contrôle des Stupéfiants (OICS) diffusait, dans le cadre de la présentation de son rapport annuel, un communiqué de presse dans lequel le Canada est accusé, de contrevenir à l'article 13 de la Convention des Nations Unies contre le trafic de stupéfiants et de substances psychotropes de 1998. Pour voir ce communiqué de presse, cliquez ici.

Voici le fameux article 13 de ladite convention, auquel l’OICS accuse le Canada de contrevenir.

Article 13
« Les Parties prennent les mesures qu’elles jugent appropriées pour prévenir le commerce et le détournement de matériels et d’équipements en vue de la production ou de la fabrication illicite de stupéfiants et de substances psychotropes, et elles coopèrent à cette fin. »

Après une lecture attentive, il semble totalement surréaliste qu’une institution telle que l'OICS, même si l’on se doute bien que celle-ci n’est pas spécialisée dans la réduction des méfaits, puisse voir dans le fait de mettre à la disposition des usagers de drogues des pipes à crack ou encore un lieu d’injection sécuritaire, une quelconque contravention à cet article.
On ne peut, une fois de plus, qu’y voir une attaque, fondée sur des principes moraux, à l’égard de la politique de réduction des méfaits que le Canada met timidement en place, dans l’ombre de son voisin de sud, qui, pour sa part, s’y oppose farouchement.
En effet, le Canada n’a jamais été un pionnier en matière de réduction des méfaits. Il s’est contenté d’expérimenter, sur son territoire, des dispositifs ayant été éprouvés ailleurs, et ce, sans les généraliser à grande échelle.
Or, notre gouvernement actuel, d’allégeance conservatrice, tente de remettre en question la place de l’approche de réduction des méfaits dans sa stratégie antidrogue. Le gouvernement multiplie en effet les attaques contre Insite, le site d’injection supervisé de Vancouver, qui, malgré les nombreuses preuves scientifiques de son impact positif sur le plan de la santé publique et cinq années d’existence doit se battre pour demeurer en activité.
Il a par ailleurs totalement fait disparaître le volet réduction des méfaits de sa nouvelle stratégie antidrogue présentée il y a quelques mois.
Il est donc facile de comprendre pourquoi le ministre Clément promet de tenir compte des recommandations de l’OICS. Celles-ci légitiment les positions archaïques adoptées par son gouvernement en matière de lutte contre la drogue, positions qu’il commençait à avoir du mal à défendre en raison de leur opposition à l’évidence scientifique.
Il ne serait donc pas surprenant que le gouvernement conservateur du Canada, s’appuyant sur une prise de position fantaisiste de l’OICS, en profite pour aller de l’avant dans le sabotage organisé de notre politique de réduction des méfaits liés à l’usage de drogues.
Que faire si ce n’est inviter la communauté scientifique et les intervenants en toxicomanie du Canada à demeurer extrêmement vigilants et à prendre les moyens nécessaires pour être entendus.

Pour consulter ou télécharger ladite convention, cliquez ici (PDF 585 Ko)